Au Japon, on a commencé à parler d’interventions monétaires pour renforcer le yen
Les autorités japonaises pourraient intervenir sur le marché des changes pour stopper la forte chute du yen.
Takehiko Nakao, qui a été vice-ministre des Finances chargé des Affaires internationales de 2011 à 2013, a fait ces commentaires alors que la monnaie japonaise oscillait le mois dernier près de son plus bas niveau depuis 34 ans par rapport au dollar.
"Le yen s'est fortement affaibli par rapport au dollar", a déclaré Nakao, citant les taux de change effectifs réels du FMI et l'indice dit Big Mac, conçu pour comparer le pouvoir d'achat des monnaies hamburgers dans le monde.
Un yen faible exerce une pression importante sur les revenus réels et la consommation des ménages, même s'il fait grimper les prix de l'immobilier et des actions, a déclaré Nakao.
"Ce n'est pas souhaitable", a déclaré Nakao, faisant référence à la chute d'environ 30 % du yen par rapport au dollar à partir de 2022. Le yen s'est négocié pour la dernière fois à 151,70. Il a atteint un plus bas de 34 ans à 151,97 en mars.
La dernière intervention du Japon remonte à octobre 2022, lorsque le yen est tombé dans la fourchette supérieure de 151-152 yens.
Les responsables japonais ont mis en garde contre les "spéculateurs" qui tenteraient de brader le yen, affirmant qu'ils n'excluraient pas certaines mesures visant à répondre avec flexibilité aux mouvements excessifs des devises.
En tant que tsar de la monnaie du Japon, Nakao a dirigé les opérations d'intervention, achetant des dollars pour empêcher le yen de se renforcer au-delà de son niveau record d'un peu plus de 75 yens.
"Il serait plus facile d'obtenir la compréhension des autres pays lorsque le Japon intervient pour renforcer le yen plutôt que de l'affaiblir pour améliorer la compétitivité des exportations", a déclaré Nakao.
"Si vous regardez le niveau du yen et son évolution sous-jacente avec des signes de spéculation, je ne serais pas surpris si les autorités intervenaient à un moment donné", a-t-il déclaré.